Autopsie des cœurs célèbres

Philippe Charlier, David Alliot, Autopsie des cœurs célèbres, Paris : Tallandier, avril 2023.

Quatrième de couverture : "De quoi Descartes est-il mort ? La science peut-elle expliquer le génie créatif de Picasso ? Qui a vraiment tué Marat, le célèbre révolutionnaire ? Les cœurs de Louis XIII et Louis XIV ont-ils été utilisés pour peindre des tableaux conservés dans les collections nationales ? Dans ce nouvel opus, Philippe Charlier, le « médecin des morts », revisite quelques-unes des grandes pages de l’histoire de France à travers l’autopsie des organes de personnages célèbres. Ces différents cas, présentés sous la forme d’enquêtes à la fois historiques et médicales, bénéficient des dernières avancées scientifiques, permettant ainsi de rouvrir des affaires classées et de faire la lumière sur les grands mystères de notre passé. Avec le scalpel du légiste et la truelle de l’archéologue, Philippe Charlier réussit à faire parler nos morts illustres pour notre plus grande curiosité."

Ce livre, qui évoque plutôt les os et les squelettes que l'organe "cœur", est divisé en périodes historiques. La première partie aborde les momies et les techniques d'embaumement des morts. Dans un autre chapitre, sur les reliques dans les églises, l'auteur ne se prononce pas définitivement. Il ne prend pas partie. L'analyse des morceaux d'os reste donc scientifique et neutre. Ainsi, les reliques de Marie-Madeleine disséminées dans différentes églises en France sont étudiées. D'autre part, on apprend qu'au Moyen Age, il est courant d'utiliser des restes humains en pharmacopée. Les restes de momies sont alors très recherchées. Ce n'est pas seulement la France qui fait l'objet d'une étude. La Chine avec ses rites funéraires et les mariages posthumes sont aussi développés. L'objectif des auteurs est de vulgariser la science.  

J'ai trouvé le chapitre sur Descartes très intéressant. Le célèbre philosophe est mort à Stockholm mais ses restes ont été amenés en France. Son corps a d'abord été inhumé à Sainte Geneviève puis à Saint Germain des Près. Des études archéologiques ont été menés sur les restes du tibia et du fémur gauche de Descartes. Le crane de Descartes est conservé, quant à lui, au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.

Ce livre nous présente d'étonnants faits comme l'utilisation de particules de cœurs royaux pour la peinture de tableaux célèbres. On découvre également l'état de santé de Marat au moment de son assassinat par Charlotte Corday. La baignoire et son sang ont été analysés pour cela. Les os des guillotinés, la mort de Napoléon font l'objet d'études ainsi que la mort de Jean-Baptiste Kléber et le supplice de son assassin. J'ai particulièrement apprécié cette partie du livre. 

En revanche, j'ai moins aimé l'autopsie des femmes et hommes de lettres. Ce n'est pas l'autopsie de leur cœur mais leur manière de vivre et ce qui a amené à leur mort prématurée qui sont exposés. L'époque contemporaine est consacrée aux cheveux de Picasso entre autres restes humains. La question du genre est évoquée à la fin de l'ouvrage. 

Merci aux éditions Tallandier et à Babelio