Présentation de l'éditeur : "Au regard de l’actualité, la Turquie semble entrer dans une longue nuit. Pourtant, Istanbul résiste et survit, phare dans le pays qui sombre. Sébastien de Courtois y réside depuis sept ans et raconte la vie quotidienne des Stambouliotes qu’il côtoie. Ainsi, l’auteur déambule dans les dédales de ruelles des vieux quartiers de Beyoglu face aux côtes d’Asie, fait escale dans les nombreuses meyhane (maisons de vin) bruyantes et enfumées, parcourt la rue des luthiers qui descend depuis le couvent des derviches tourneurs jusqu’à la Corne d’or, ou aime à grimper vers un café sur les hauteurs d’où l’on peut s’extraire de la frénésie de la ville. Partout, le même constat : Istanbul est un endroit où l’on sait boire, où les restaurants ne désemplissent pas, où la musique jaillit partout, et où la vie continue de manière acharnée, quoi qu’il arrive. Ces chroniques de la vie quotidienne, sensibles, emplies de chaleur et d’humanité, à la rencontre des habitants de l’ancienne Constantinople, sont loin du prisme, forcément parcellaire, et du marasme décrits par les médias français."
J'ai séjourné à Istanbul en février 2016, d'où mon intérêt pour cet ouvrage. En effet, Sébastien Courtois nous propose des "lettres" qui sont présentées sous forme de chapitres thématiques et de manière chronologique.
L'ouvrage commence le 6 novembre 2015 et se conclut fin février 2017, autant dire sur une période où la Turquie et plus particulièrement Istanbul ont connu des bouleversements importants.
L'ouvrage commence le 6 novembre 2015 et se conclut fin février 2017, autant dire sur une période où la Turquie et plus particulièrement Istanbul ont connu des bouleversements importants.
L'auteur constate que la laïcité est en régression, le gouvernement est en train de faire un bon en arrière et de revenir sur les principes instaurés par Mustafa Kemal Atatürk . L'islam est à nouveau au goût du jour et s'invite dans une société laïque.
Sébastien de Courtois détaille avec précision la montée du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et les conséquences pour les Stambouliotes et l'opposition. Suite à la tentative de coup d'Etat qui se déroule en juillet 2016, le président turc durcit sa purge, emprisonne et spolie les opposants. L'étau se resserre, les journalistes, les fonctionnaires de l'opposition sont également dans le viseur.
Sébastien de Courtois détaille avec précision la montée du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et les conséquences pour les Stambouliotes et l'opposition. Suite à la tentative de coup d'Etat qui se déroule en juillet 2016, le président turc durcit sa purge, emprisonne et spolie les opposants. L'étau se resserre, les journalistes, les fonctionnaires de l'opposition sont également dans le viseur.
Les autres thèmes abordés sont les chrétiens d'Orient et pas seulement ceux d'Istanbul, ceux qui n'ont pas d'autre choix que l'exil ; les relations internationales notamment celles avec la Russie qui sont actuellement très tendues et l'implication de la Turquie dans la guerre civile syrienne.
Les attentats qui ont touchés le pays sont également développés. Il est intéressant de voir de quelle manière le peuple turc réagit en opposition à celle des Français face à ce type d’événement : Au contraire des rues de Paris, à Istanbul il n'y a pas de plaques mémorielles pour rappeler ces drames, récents et anciens. L'oubli agissant comme antidépresseur, l'oubli comme négation du réel, entre propagande et légèreté de vivre."
La vie culturelle et la vie musicale d'Istanbul sont largement décrites, car malgré la répression, il y a une activité importante, parfois "clandestine". J'ai été surprise d'apprendre que le café Loti n'est qu'"attribué" à Loti, c'est un lieu que j'ai particulièrement apprécié lors de ma visite à Istanbul. En effet, il s'agirait d'une légende, ce n'est pas certain que Pierre Loti soit venu y travailler.
Sébastien de Courtois offre un bon aperçu de l'évolution politique, culturelle et sociale d'Istanbul entre 2015 et 2017. C'est surtout ces aspects qui m'ont interpellés. Son épilogue donne de l'espoir car certes il y a de la répression mais il existe aussi des "chapelles de résistance".
Merci à Babelio et à l'éditeur Le Passeur
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