Elisabeth Weissman, Lucie Dreyfus, la femme du capitaine, Paris : Textuel, 2015, 400 pages.
Quatrième de couverture : "Nul n'ignore le nom d'Alfred Dreyfus, cet officier juif accusé à tort en 1894 de haute trahison, dégradé et déporté en Guyane. Mais qui connaît Lucie Dreyfus, sa femme? Son rôle pourtant, fut vital. Sans elle, Dreyfus serait sans doute mort trop tôt, avant que Zola accuse et que les intellectuels aient pu faire triompher la justice républicaine. Car Lucie le somme de vivre, le tient au fil de la plume, tout en oeuvrant à la révision de son procès aux côtés de son beau-frère Mathieu. Très rigoureusement documentée, l'enquête d'Élizabeth Weissman reconstitue de manière captivante le destin de cette jeune femme affrontant cette machination d'État sur fond d'antisémitisme et restée dans l'ombre jusqu'à aujourd'hui. Car l'Affaire Dreyfus, c'est d'abord une affaire d'hommes, militaires, hommes politiques, avocats, barbus, moustachus tous poils dehors. Les femmes n'y jouent qu'un rôle secondaire. Et si Lucie n'a rien d'une rebelle, elle pense et elle pense juste et son rôle est immense dans la marche vers la vérité. Le récit construit pendant et après l'Affaire suit Lucie Dreyfus dans la tourmente des années sombres qui vont suivre. Française et juive, elle aura tout vécu des drames de cette première moitié du XXe siècle.Elle meurt en décembre 1945, il y a 70 ans. Photos, témoignages familiaux et lettres inédites incarnent la passionnante trajectoire de la femme du capitaine."
Dans la première partie de ce livre, sont présentées des photos de Lucie Dreyfus, de son entourage. ainsi que des reproductions d'extraits de lettres écrite par elle-même. La seconde partie est composée du texte écrit par Elisabeth Weissman qui relate l'histoire de Lucie. Même si le livre est consacré à la femme du capitaine Dreyfus, l'auteur retrace bien l'ensemble de l'Affaire. Elle offre également une bonne analyse de la place de la femme dans la société du début du XXème siècle et surtout de l'antisémitisme ambiant. L'Affaire Dreyfus a pris une dimension nationale si bien qu'elle a eu des répercussions sur le monde politique et intellectuel. L'auteur retranscrit bien ces événements et leurs conséquences. Elle s'est bien documentée sur la période.
Elisabeth Weissman a choisi de poursuivre son récit jusqu'à la mort de Lucie en 1945. L'Affaire Dreyfus est terminée, la vie devient plus paisible, plus banale pour une femme bourgeoise ordinaire. Cependant, elle vivra la Première Guerre Mondiale. La plupart des hommes de la famille, dont Alfred, sont mobilisés et envoyés sur le front. Le capitaine meurt en 1935, il ne connaîtra pas comme sa femme et ses descendants la Seconde Guerre Mondiale, la répression contre les Juifs et la Shoah.
Dans cet ouvrage, il y a de nombreuses répétitions qui pèsent sur la lecture, c'est pourquoi je ne suis pas entièrement satisfaite. En revanche, le choix de la maquette de l'ouvrage est excellent, il est à l'image de Lucie, une femme ordinaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire