Quatrième de couverture : "Partir pour Auschwitz.Curieux que ce voyage doive commencer en train. Je regarde mon billet avec un certain vertige en croyant y voir le nom d’Auschwitz. D’un coup, tout se mélange : partir pour Austerlitz, partir pour Auschwitz. Je finis partir pour Austerlitz, partir pour Auschwitz. Je finis par y reconnaître le nom de ma gare parisienne par laquelle je rejoindrai laéroport pour la Pologne. Partir, cest mourir un peu, dit le proverbe. Pour tant de personnes qui mont précédé sur ce chemin, partir fut mourir beaucoup. Mourir à eux-mêmes, perdre leur dignité et ne plus se reconnaître dans ce corps et cet esprit, mourir dans les yeux des morts qui parsèment ce déplacement. Quel sens cela peut-il avoir de prendre la route vers ce lieu de non-sens ?" Thomas Duranteau nous invite au coeur d'une représentation de la Shoah tissée autour d'une rencontre entre l'art graphique, la mémoire et l'histoire, une représentation qui emprunte le chemin du sensible et force notre imaginaire. Dans un improbable carnet de voyage, nous le suivons sur les lieux de mémoire, Auschwitz, Birkenau, Majdanek, Treblinka, dont il restitue la complexité dans une approche artistique saisissante.
Des étoiles et des miettes est un carnet de voyage peu ordinaire. En effet, il s'agit de représenter la Shoah et de "se laisser habiter par les espaces traversés et vivre le contact des lieux, des pierres, des photographies" comme le mentionne l'auteur lui-même.
Thomas Duranteau a effectué ce voyage en 2009 en compagnie d'anciens déportés. Son parcours : Auschwitz, Birkenau, Majdanek et Treblinka. Son travail fait actuellement l'objet d'une très belle exposition visible au Musée de la Résistance de Limoges.
Le sujet étant difficile et encore très présent dans les mémoires, l'auteur a choisi de justifier son travail dans un avant-propos. Ici pas d'histoire, pas de témoignage, c'est l'artiste qui s'exprime par le "sensible", par l'art graphique et par la poésie des mots.
Le poids des mots est justement très significatif, notamment lorsque Thomas Duranteau évoque les mots : "cheveux", "tas", "creuser". Ces mots utilisés dans notre langage commun ont une toute autre signification dans le monde concentrationnaire et dans les camps d'extermination. Ils sont chargés d'une symbolique qui les relie à la déshumanisation et à la mort. L'auteur insiste également sur le "vide", le manque de traces notamment à Treblinka.
L'approche de Thomas Duranteau est unique en son genre car il exprime son art sans avoir vécu lui-même la Shoah. Pour mettre en relief ses mots et ses dessins, il cite des extraits de textes écrits par les déportés. Cet ouvrage est une approche originale de la Shoah, faite avec beaucoup de retenue dans un format idéal.
Je n'ai pas bien compris ce que montre ce livre. Des photos, du texte ? Des tableaux ?
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