Quatrième de couverture : "La reine Marie-Antoinette a longtemps désespéré d’être grosse. Pour combler son manque d’enfants, elle adopte des orphelins. Comme ce garçon recueilli au bord d’une route qu’elle prénomme Martin. Mutique et solitaire, il gagne très vite une réputation de sauvage. C’est au hameau, près du Petit Trianon, qu’il grandit, vacher d’une ferme modèle où la reine se rêve bergère. Mais est-ce vraiment la place de Martin ? Du château de Versailles à la grouillante rue parisienne, des cuisines d’un restaurant de luxe aux massacres en Vendée, Christian Chavassieux nous guide dans la tourmente révolutionnaire. D’une langue lyrique, forte en émotions et en sortilèges, il ressuscite des années décisives où l’espoir se mêle aux trahisons."
Martin est enlevé par Marie-Antoinette, Reine de France. Elle adopte des enfants au hasard des rencontres car elle n'en a pas encore eu avec le Roi. Ce garçon a une particularité, il a un sourire permanent, sorte de rictus, d'où le nom qui lui est donné : Martin Sourire.
Dans la première partie, l'auteur décrit cet enlèvement ainsi que l'arrivée de Martin à la Cour. L'enfant est vite délaissé par la Reine car elle réussit à mettre au monde un petite fille. De plus, son comportement mutique ne joue pas en sa faveur. Il ne s'adapte pas aux usages de la Cour . Le petit garçon est alors confié à des domestiques qui l'oublient la plupart du temps. Martin reste dans un état quasi-sauvage, il vit caché dans les bois de Versailles un moment. Finalement, il est embauché comme vacher dans le hameau de la Reine, lieu sensé représenter de manière idyllique le monde paysan. La communication est plus facile pour lui avec les animaux qu'avec les hommes. Il y rencontre Richard Mique, le grand architecte de la Reine et d'autres personnages qui ont réellement existé.
Dans la troisième partie, Martin s'est s'engagé dans l'armée et il est de retour à Paris de manière définitive. J'avoue que l'engagement de Martin dans l'armée m'a étonnée car c'est un peu en opposition à l'idée que l'on se fait de son caractère. Marianne travaille toujours pour l'Architecte, elle a maintenant deux enfants de Martin. On apprend alors ce qui s'est passé pendant la guerre en Vendée et ce à quoi Martin a participé aux colonnes de Huché. Il a contribué activement au massacre et à la torture de nombreux civils vendéens. C'est donc un Martin complètement changé qui revient à Paris. La vérité est effroyable, un monstre se cache derrière une façade souriante. Martin a du mal à se réadapter à la vie normale, il a des pulsions violentes et il est très mal à l'aise avec son entourage. Marianne ressent vite le malaise et s'inquiète pour ses enfants. Martin essaye une dernière fois de trouver ses origines. Le roman se termine par un scène troublante qui laisse la voie ouverte à l'imagination pour la suite de la vie de Martin.
C'est un bon roman mais qui est dense. En effet, le nombre d'informations accumulées est important et il y a quelques longueurs. Cependant, le style est très recherché, l'auteur utilise un vocabulaire spécifique à la période. On constate rapidement que Christian Chavassieux s'est très bien documenté sur la Révolution Française et que ce roman historique est plutôt une réussite.
Les annexes sont intéressantes car l’auteur explique son travail de recherche et nous fait part de son inspiration. Il cite ses sources et propose la biographie des personnages réels qu'il fait intervenir dans son roman. Au final, j'ai apprécié ce livre car c'est un roman historique d'apprentissage.
Merci Babelio et les éditions Phébus.
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