Laurent Lavefve, Mille et neuf jours : René Besse, la force d'un résistant déporté, Limoges : Les Ardents Editeurs, 2009.
Quatrième de couverture : "L’enfance à Créteil, les étés en Corrèze ; le Front Populaire et l’engagement militant ; la Résistance et la prison où il rencontre Guy Môquet. Puis les Mille et neuf jours de camps de concentration et d’extermination. Enfin le travail de mémoire : comment prolonger, plus de soixante ans après Auschwitz, le témoignage d’un survivant à l’exceptionnelle humanité ? Laurent Lavefve, avec humilité et respect, sans négliger la rigueur historique, se veut, par cet essai, un passeur de souvenirs devenus mémoire. Dans cet hommage sensible à René Besse, résistant déporté du convoi des « 45 000 », aujourd’hui un ami, l’auteur interroge les difficultés de tout un chacun à entendre le témoignage des victimes de la barbarie nazie et à transmettre, désormais, une mémoire de l’humanité hors des leçons d’histoire."
René Besse est, dans les années quarante, ouvrier et militant à Créteil. Il est arrêté pour ses activités politiques puis est déporté en avril 1942. Il fait partie du convoi des "45 000" envoyés à Auschwitz. Lors de la débâcle allemande, René Besse a vécu la marche de la mort, puis il a été transféré vers un autre camp en wagon ouvert avant de s'en échapper. Il est l'un des premiers rescapés à rentrer en France en 1945.
Dès son retour en France, en 1945, il décide de témoigner sur ce qu'il a vécu mais ne supporte pas ce choc. Il gardera alors le silence puis témoignera de nouveau dans les années 80. Il transmet son témoignage pour tous ceux qu'ils l'ont vécu et qui en sont morts.
Sa survie lui pose toujours question : pourquoi a t-il survécu et pas d'autres ? Pourquoi moins de coups que les autres ? Toutes ces questions restent, pour lui, sans réponse. René Besse n'est retourné qu'en 1998 à Auschwitz après le décès de sa femme qui s'opposait fermement à un retour sur les lieux de sa déportation.
Ce témoignage est émouvant. L'auteur, Laurent Lavefve a choisi d'utiliser le "tu" pour son récit. Je vous avoue que c' est assez déstabilisant pour la lecture mais c'est le choix de l'auteur afin de ne pas déshumaniser René. Les deux hommes, l'auteur et l'ancien déporté se sont liés d'amitié, ce livre en est le résultat.
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