vendredi 2 mai 2014

Du front à l'asile, 1914-1918

Hervé Guillemain et Stéphane Tison, Du front à l'asile, 1914-1918, Paris : Alma, 2013, 420 pages. 


Présentation de l'éditeur : "Alliant l’extrême violence à la nouveauté technologique, la guerre de 1914-1918 traumatisa les combattants. Des documents bouleversants et inédits font entendre la parole de ceux qui passèrent du front à l’asile. Dès la mobilisation générale et les premiers combats la guerre de 1914 – dont personne ne prévoyait qu’elle durerait jusqu’en 1918 – imposa un rythme et une violence auxquels nul n’était préparé. La psychiatrie et la médecine militaire furent prises au dépourvu. De l’homme de troupe jusqu’à l’officier, ils furent des milliers à souffrir de troubles du comportement qu’on ne savait ni soigner, ni décrire : dingos, idiots, fous… Peu à peu, toutefois, se développa une réflexion sur les névroses et les traumatismes de guerre. Mais celle-ci fut « oubliée », refoulée, au fil des années 1920-1930 – tout comme furent marginalisés, délaissés ceux que la guerre avait rendu fous sans qu’ils aient nécessairement de blessure visible. Se fondant sur des documents inédits, puisés dans les archives des asiles et des hôpitaux, Hervé Guillemain et Stéphane Tison font entendre la voix des ceux qui furent brisés par la guerre : les hommes, leurs femmes, leurs enfants. Rythmant leur étude de récits vrais, bouleversants dans leur simplicité et leur sobriété, ils montrent l’ampleur du défi auquel fut confrontée la psychiatrie, et la révolution intellectuelle qui mit plusieurs décennies à s’accomplir."

Hervé Guillemain et Stéphane Tison s'intéressent à la folie, pendant la Première Guerre Mondiale, de la mobilisation à l'après-guerre. Ce thème est original car il est très peu abordé par les historiens.  

Les auteurs ont réalisé un excellent travail de recherche et d'analyse dans les archives des asiles. Des exemples concrets sont présentés au début de chaque chapitre.

Cet essai rappelle que la folie n'est pas forcément visible, contrairement aux gueules cassées. D'autre part, il est toujours délicat pour les familles de réclamer une pension de guerre car la folie n'est pas toujours reconnue comme une blessure de guerre. Les médecins ont aussi pour mission de déceler les simulateurs. Les effets psychologiques de la guerre se prolongent bien au-delà de 1918 alors que ces malades tombent complètement dans l'oubli.

Cet ouvrage est difficile à lire et à comprendre pour un lecteur non averti car le vocabulaire de la psychiatrie et de la neurologie est  très complexe. Un lexique à la fin de l'ouvrage aurait été un plus. 




2 commentaires:

  1. C'est un essai vraiment passionnant. Les auteurs ont donné une conférence aux Rendez-Vous de l'Histoire de Blois en octobre dernier et ont expliqué leur démarche. Ce qui est le plus effrayant, c'est que les symptômes décrits par les médecins sont les mêmes que ceux dont souffrent aujourd'hui les (jeunes) vétérans de la guerre d'Irak : aucun progrès...

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  2. La conférence devait être passionnante. C'est vrai que ce sujet est toujours d'actualité pour les vétérans mais le traumatisme de la guerre reste tabou pour les vétérans ou pour les militaires.

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